Camille LEGRAIN

Depuis plusieurs années, l’éducation inclusive est au cœur des politiques éducatives. 

Ainsi, le taux de scolarisation des élèves à besoins éducatifs particuliers – c’est-à-dire les élèves qui sont dans une situation qui les empêchent d’apprendre comme les autres élèves – dans le cursus ordinaire est en constante hausse (Repères et références statistiques, 2021). Néanmoins, la mise en œuvre de l’éducation inclusive reste difficile (référence). La littérature a mis en évidence que les enseignants jouent un rôle non négligeable dans sa réussite en raison de leurs croyances et de leurs pratiques dans la classe. Ainsi, les attitudes des enseignants envers l’éducation inclusive ont été identifiées comme déterminantes (Avramidis & Norwich, 2002 ; Boer et al., 2011) notamment parce qu’elles influencent leur volonté d’enseigner auprès d’élèves présentant divers troubles (Hind, et al., 2019 ; MacFarlane & Woolfson, 2013). Seulement, ce niveau d’analyse, c’est-à-dire les croyances, bien qu’intéressant, est indirect ; une mise en lien entre les comportements des enseignants à travers leur pratique et la réussite de l’éducation inclusive parait pertinent notamment parce que l’état de la littérature ne permet pas, à l’heure actuelle, de comprendre complètement le lien entre attitudes et comportement (Girandola, 2016). La Théorie du Comportement Planifié (Ajzen, 1991) offre un cadre théorique pertinent pour prédire et expliquer les comportements. 

L’enjeu de cette thèse est donc d’étudier le lien entre les attitudes, les pratiques pédagogiques inclusives (PPI) et la réussite de l’éducation inclusive (notamment la perception de réussite scolaire des élèves et leur bien-être). Pour ce faire, la construction d’outils de mesure des attitudes et des pratiques pédagogiques seront dans un premier temps nécessaire. Dans un second, la mise à l’épreuve du modèle de la TCP en contexte scolaire sera réalisée. Enfin, nous tenterons d’identifier des facteurs d’influence des attitudes envers l’éducation inclusive des enseignants. D’un point de vue pratique, cette thèse et les résultats associés pourraient permettre de connaître davantage les contextes favorables aux PPI des enseignants et ainsi contribuer à une meilleure scolarisation des élèves.