📘 Projet ELEA : Évaluer, un levier pour enseigner et apprendre

👥 Coordination et partenariats

Le projet ELEA est coordonné par Lucie Mougenot, professeure des universités en sciences de l’éducation à l’UPJV (INSPE, CAREF), en partenariat avec le lycée de l’Authie à Doullens, l’équipe du CAREF, et le rectorat de l’académie d’Amiens. Il s’inscrit dans une dynamique de co-construction entre le terrain et la recherche, avec la collaboration active de six enseignants de seconde, la direction du lycée, et les instances académiques (CARDIE, IA-IPR).


🎯 Objectifs du projet

Le projet ELEA vise à accompagner des enseignants dans l’évolution de leurs pratiques évaluatives afin de :

  • Donner davantage de sens aux apprentissages,
  • Offrir le droit à l’erreur dans une logique formative,
  • Encourager tous les élèves, en particulier les plus fragiles,
  • Réduire les effets hiérarchisants et anxiogènes de l’évaluation,
  • Construire une évaluation au service de l’inclusion et du bien-être scolaire.

En ciblant prioritairement les élèves en difficulté scolaire ou sociale, le projet ambitionne de transformer l’évaluation en levier pédagogique, motivant et soutenant les apprentissages.


🧩 Contexte et enjeux

En France, les pratiques évaluatives restent majoritairement normatives et sélectives, souvent détachées des apprentissages et perçues comme une source majeure de stress et d’anxiété scolaire (Butera et al., 2011 ; Hadji, 2021). Malgré les réformes successives (évaluation « positive », Parcoursup, Baccalauréat), les inégalités persistantes et la pression évaluative (souvent subie au quotidien par les élèves) contribuent à alimenter un climat scolaire anxiogène (PISA, 2018 ; Raybaud, 2022).

Le projet ELEA s’inscrit dans une approche d’évaluation constructive (Hadji, 2015), fondée sur l’encouragement, le feedback qualitatif et la différenciation, afin de promouvoir une école plus inclusive, respectueuse des rythmes et des profils d’apprentissage de chaque élève.


🧪 Méthodologie et cadre scientifique

Le projet repose sur une recherche collaborative longitudinale (2 ans minimum), combinant :

  • Questionnaires quantitatifs : évaluation du sentiment d’efficacité personnelle (SEP) (Bandura, 2007), du stress lié à l’évaluation, et de la perception du soutien professoral,
  • Entretiens qualitatifs semi-directifs avec enseignants et élèves,
  • Accompagnement et formation continue des enseignants impliqués,
  • Analyse des pratiques et de leurs effets sur les apprentissages et le bien-être.

Les données seront recueillies et analysées avec le soutien d’étudiants-stagiaires de master formés à la recherche (INSPE-UPJV).


🧠 Focus : l’évaluation constructive et le SEP

Le projet s’appuie sur les travaux de Bandura (2007) autour du sentiment d’efficacité personnelle (SEP), essentiel à la réussite scolaire. Un élève qui croit en ses capacités est plus persévérant, plus motivé et plus résilient face à l’échec. À l’inverse, un SEP bas est corrélé à l’évitement, la démotivation, voire le décrochage. ELEA cherche donc à créer les conditions d’une évaluation qui renforce la confiance en soi et l’envie d’apprendre.


📚 Ressources produites

Le projet aboutira à :

  • Un ouvrage professionnel à destination des enseignants et formateurs, proposant des pistes pédagogiques concrètes et transversales, illustrées par les résultats de la recherche,
  • Des capsules vidéo courtes, diffusables à l’échelle locale (INSPE, formation continue) et nationale (via parcours de formation numériques),
  • Des questionnaires réutilisables pour évaluer les croyances d’élèves sur leur efficacité et leur vécu de l’évaluation.

🌍 Une évaluation pour tous : inclusion et diversité

ELEA s’inscrit dans une logique d’inclusion ordinaire (Mallet, 2020), visant à adapter les pratiques évaluatives à la diversité des élèves sans les enfermer dans des dispositifs spécialisés. Le projet s’intéresse aussi bien aux difficultés scolaires, organisationnelles, sociales, qu’aux situations relevant du handicap.

L’objectif est de faire de l’évaluation un outil d’apprentissage et d’estime de soi, et non un mécanisme de tri social.


🗓️ Mise en œuvre et calendrier

Le projet se déroule sur deux années scolaires, avec une montée en puissance progressive :

  • 2024-2025 : accompagnement de 6 enseignants de seconde et suivi d’environ 150 à 200 élèves,
  • 2025-2026 : extension aux élèves de première et nouvelle cohorte de seconde,
  • Étude comparative entre les deux cohortes, publication des résultats, journée de restitution,
  • Création des ressources pédagogiques (ouvrage et vidéos).

📈 Résultats attendus

Pour les enseignants :

  • Transformation de leurs représentations de l’évaluation,
  • Mise en œuvre de pratiques plus inclusives,
  • Renforcement du travail collaboratif.

Pour les élèves :

  • Augmentation du SEP scolaire,
  • Amélioration de la relation pédagogique,
  • Réduction du stress lié aux évaluations,
  • Meilleur engagement dans les apprentissages.

📢 Valorisation et diffusion

Les résultats feront l’objet :

  • D’une journée de restitution réunissant chercheurs, formateurs, enseignants,
  • De publications scientifiques et professionnelles (colloques, ADMEE, revues),
  • D’une communication grand public dans le cadre des Mercredis du CAREF,
  • D’une diffusion nationale par la publication d’un manuel pédagogique et de capsules vidéos en libre accès.

📌 En résumé

Le projet ELEA vise à repenser l’évaluation au lycée comme outil d’inclusion et de motivation, en partant des besoins du terrain et en s’appuyant sur des fondements théoriques solides. Il s’agit de transformer une contrainte scolaire omniprésente en levier d’apprentissage, de bien-être et d’égalité des chances.