Porté par Federica Cilia

10 points clés :

  1. Le projet vise à améliorer la production écrite des élèves de CM1-CM2 en utilisant l’amorçage syntaxique.
  2. L’amorçage syntaxique suggère qu’une exposition suffisante à une forme syntaxique particulière peut entraîner une augmentation de l’utilisation de cette forme syntaxique
  3. Les évaluations en français montrent que 30% des élèves entrent en 6e avec des difficultés significatives, en particulier en morphosyntaxe.
  4. Le matériel pédagogique comprend 24 textes adaptés à l’âge et modifiés par des ajouts de structures syntaxiques complexes.
  5. Les séquences pédagogiques impliquent des questions de compréhension, des questions en lien avec certaines structures syntaxiques et des textes à trou.
  6. L’étude utilise une méthodologie pré-test/post-test pour évaluer les progrès des élèves.
  7. Les résultats préliminaires montrent une amélioration significative dans le groupe expérimental par rapport au groupe contrôle.
  8. Cependant, l’amélioration n’est pas uniforme parmi tous les élèves.
  9. Le rôle de l’enseignant est souligné comme un facteur crucial dans l’impact sur les résultats des élèves.
  10. Des recherches supplémentaires sont suggérées pour affiner davantage les résultats, y compris des entretiens avec les enseignants et les élèves et un enseignement implicite.

Le projet Effam S3 vise à améliorer la production écrite des élèves de cycle 3 en utilisant l’amorçage syntaxique, une méthode qui implique par exemple, la présentation d’images décrites avec une morphosyntaxe spécifique, encourageant les enfants à utiliser des structures syntaxiques similaires dans leur rédaction. « La morpho-syntaxe est l’ensemble des règles qui gouvernent l’usage des marques syntaxiques et l’organisation des mots entre eux» (Parisse, 2006).  Ainsi, l’amorçage syntaxique suggère qu’une exposition suffisante à une forme syntaxique particulière peut entraîner une augmentation de l’utilisation de cette forme syntaxique. A l’écrit, les structures complexes, comme les relatives en dont et en que, ne sont pas maîtrisées à la fin de l’école élémentaire.

Les évaluations en français révèlent que 30% des élèves entrent en 6e avec des difficultés significatives, en particulier en morphosyntaxe, un domaine crucial pour la construction de phrases complexes. Il est d’ailleurs constaté à la fin du primaire une tendance à privilégier les réponses courtes et les questions fermées. 

Le matériel pédagogique d’amorçage syntaxique du projet comprend 24 textes adaptés à l’âge et modifiés par des ajouts de structures syntaxiques complexes : des relatives en “que” et des relatives en “dont” puis des exercices associés sur 3 séances pédagogiques d’une heure pendant 12 semaines. Les séquences impliquent des questions de compréhension de l’histoire avec correction en groupe, des questions en lien avec certaines structures syntaxiques et textes à trou en individuel. On se demande ainsi si l’amorçage syntaxique textuel permet d’augmenter la production écrite de propositions relatives en “que” et en “dont” au CM1-CM2. L’étude utilise une méthodologie pré-test/post-test pour évaluer les progrès des élèves, incluant l’analyse de vidéos pour évaluer leur capacité à raconter des histoires ainsi que des échelles standardisées de dictée et de mémoire de travail.

Les résultats préliminaires montrent une amélioration significative dans le groupe expérimental (76% de propositions relatives produites en post-test pour raconter une histoire contre 21% en pré-test pour le groupe expérimental, 38% de propositions relatives produites en post-test contre 25% en pré-test pour le groupe contrôle). Toutefois, cette amélioration n’est pas uniforme parmi tous les élèves (45% d’enfants n’ont pas produit de propositions relatives en pré-test mais en ont produit en post-test pour le groupe expérimental contre 25% pour le groupe contrôle). Le rôle de l’enseignant est souligné comme un facteur crucial, avec des variations observées dans leur engagement et l’impact sur les résultats des élèves. Le projet met en lumière la nécessité d’une implication enseignante active et soulève des questions sur les stratégies individuelles des élèves. Des recherches supplémentaires, y compris des entretiens avec les enseignants et les élèves et un enseignement implicite sont suggérées pour affiner davantage les résultats.