OMA²BEP : Les Outils Métacognitifs et d’Autorégulation pour Apprendre à apprendre chez les élèves à Besoins Educatifs Particuliers

Responsable du projet : Céline Lanoë

10 points clés pour le projet OMA2BEP :

Objectif : Caractériser les profils exécutifs et métacognitifs d’enfants dyslexiques/dysorthographiques (DYS) et d’enfants à Haut Potentiel Intellectuel (HPI).
Développement de méthodes et d’outils pour aider ces élèves à apprendre de manière plus autonome et efficace.
Étude incluant 16 participants scolarisés en CM2, appariés sur l’âge, le genre, l’efficience intellectuelle et l’indice de position socio-économique.
Évaluation des fonctions exécutives froides à partir de 5 subtests de la batterie d’évaluation des Fonctions Exécutives chez l’Enfant (FEE).
Évaluation des fonctions exécutives chaudes avec la batterie de tests neuropsychologiques NEPSY-II et le questionnaire de régulation émotionnelle pour enfants et adolescents (ERQ-CA).
Utilisation du Questionnaire d’Évaluation comportementale des Fonctions Exécutives (BRIEF) complété par les enfants, les parents et les enseignants.
Évaluation de la métacognition grâce au Metacognitive Awareness Inventory Junior (MAI Jr) et à l’indice de conscience de soi (BRIEF Parent/Enfant).
Pas de déficit majeur observé au niveau des fonctions exécutives froides, chaudes et de la métacognition chez les enfants DYS, mais des scores d’inhibition cognitive plus faibles comparativement aux enfants neurotypiques.
Défis méthodologiques liés à l’inclusion des participants et aux contraintes de temps et de ressources pour la collecte des données.
Objectif final de créer des ressources pédagogiques inclusives adaptées aux besoins spécifiques des enfants DYS et HPI.

Le projet OMA²BEP, mené à l’Université de Caen Normandie, a pour objectif de caractériser les profils exécutifs et métacognitifs d’enfants dyslexiques/dysorthographiques (DYS) et d’enfants à Haut Potentiel Intellectuel (HPI). L’objectif final est de développer des méthodes et outils pour aider ces élèves à apprendre de manière plus autonome et efficace.

L’étude inclut 16 participants scolarisés en CM2 et appariés sur l’âge, le genre, l’efficience intellectuelle (Matrices, WISC V, Wechsler, 2016) et l’indice de position socio-économique (IPSE, Genoud, 2011) : 8 élèves DYS dont 4 avec troubles associés (TDA, dyspraxie, dysphasie) (âge moyen = 10.8 ans, SD = 0.49) et 8 élèves neuro-typiques (NT) (âge moyen = 10.7 ans, SD = 0.45). Tous les participants ont été diagnostiqués par des professionnels et ont un Quotient Intellectuel (QI) supérieur à 90.

Les fonctions exécutives froides sont évaluées à partir de 5 subtests de la FEE (Mémoire de travail visuospatiale, inhibition cognitive et motrice, flexibilité, inhibition, Roy et al., 2021) tandis que les fonctions exécutives chaudes sont évaluées avec la NESPSY 2 (reconnaissance d’affects, Korkman et al., 2012) et l’ERQ-CA (régulation émotionnelle, Gosling, Noblecourt, Moutier,2018). L’évaluation des fonctions exécutives s’est également faite grâce au questionnaire des fonctions exécutives (QEF, Geurten et al., 2016) complété par les enfants, parents et enseignants. La métacognition est évaluée, quant à elle, grâce au MAI Jr (Sperling et al., 2002) ainsi qu’à l’indice de conscience de soi (QEF Parent/Enfant, Geurten et al., 2016).

Globalement, on n’observe pas de déficit majeur au niveau des FE froides, chaudes et de la métacognition chez les enfants DYS même si globalement les profils sont toujours en dessous des enfants NT. Nous observons des scores d’inhibition cognitive en temps (U=3, p<.001) et en imprécisions (U=9, p=.018) plus déficitaires chez les enfants DYS comparativement aux enfants NT. De plus, les parents d’enfants DYS estiment que leurs enfants sont moins capables de s’autoréguler d’un point de vue cognitif, émotionnel et disposent de moins bonnes stratégies métacognitives comparativement aux parents d’enfants NT (U=14, p=.06).

Le projet soulève également des défis méthodologiques liés à l’inclusion des participants et aux contraintes de temps et de ressources pour la collecte des données. Une réflexion est menée sur la distinction entre les compétences naturellement développées et celles acquises via la remédiation, ainsi que sur l’efficacité de l’approche métacognitive pour les fonctions exécutives chez les enfants dyslexiques.En résumé, le projet OMA²BEP vise à identifier les profils exécutifs et métacognitifs d’enfants dyslexiques/dysorthographiques de 10 à 11 ans en comparaison d’enfants neurotypiques et à enrichir les pratiques pédagogiques grâce à la création de ressources pédagogiques inclusives adaptées à leurs besoins.